top of page

Description de l'Å“uvre 

"BOY" Ron Mueck

 

Analyse de formes

 

C'est une sculpture représentant un portrait figuratif

 

Il 'agit de la représentation d'un jeune garçon en position accroupie ; la tête, tournée, est appuyée sur une épaule, le regard contemplatif 

 

Le corps à l'état brut, presque nu

 

La sculpture est installée sur un socle

 

Le cadrage et le point de vue proposé par l'artiste montre une « créature Â» d'apparence fragile (posture du corps + expression du visage)

 

La sculpture semble montrer un moment choisi, un instant figé dans le temps

 

Grande ressemblance avec l'apparence humaine : forme, peau, pores, pilosité, traits, rides, ridules et expressions

 

Il ne porte pas de nom, le titre « garçon Â» permet à chacun d'imaginer son identité

 

Analyse de techniques

 

Elle mesure près de 5m, elle est gigantesque

 

Les matériaux utilisés sont le silicone, la résine polyester et la peinture à l’huile

L'artiste utilise la silicone, matière plus souple d’ usage pour le traitement de certaines parties du corps comme les mains ou la tête notamment, permettant ainsi d’implanter le système pileux de manière beaucoup plus réaliste

 

L'aspect donne l’illusion d'un corps en le reproduisant jusque dans leurs plus infimes détails

La précision des gestes, l’exactitude de la carnation donnent l’apparence de la réalité à l'œuvre

 

L’artiste commence par réaliser une série de petites maquettes en plâtre, ébauches rapides qui lui permettent d’étudier la position du personnage. Après avoir déterminé la pose et l’expression idéale, l’artiste commence à réaliser, en argile un «positif» de l’œuvre à l’échelle finale , en y intégrant tous les détails (expression , relief du corps, imperfections de la peau),

cette sculpture en terre sert à réaliser un moule qui gardera trace du moindre détail.

 

Pour des sculptures plus grandes, une armature de métal vient renforcer l’ensemble.

Une fois le modèle achevé, une couche de gomme laque est uniformément appliquée

sur toute sa surface afin d’empêcher la terre de sécher. Un moule est alors réalisé en silicone, de façon à garder l’empreinte de l’expression et de tous les reliefs de peau.

 

Pour réaliser la sculpture elle-même, l’artiste commence par appliquer à l’intérieur du moule une couche de gel (résine ou alginate) auquel des pigments ont été mélangés, ce qui donne à la peau sa pigmentation et son épaisseur. Pour ajouter la matière pileuse, il faut percer à la main dans la fibre de verre de minuscules trous dans lesquels sont collés, un à un, poils et cheveux.

L’artiste démoule minutieusement, polie puis peint les veines ou les rougeurs de la peau et tous les détails les plus fins. Pour finir, l’artiste sculpte les yeux et les met en place, faisant naître le regard de son personnage.

 

Ron Mueck travaille lentement, silencieusement dans son atelier londonien aidé seulement de deux assistantes. Il fait du temps un élément central de son travail

Analyse de sens

 

La vraisemblance du « portrait » humain dépasse l'imitation du réel qui se donne à voir : la démesure des proportions trompe-l'oeil : il s'agit d'un leurre

 

La dimension de la sculpture, supérieure à l’échelle humaine, interpelle. L’artiste joue sur des changements d’échelle surprenants, amplifiant l’écart entre l’original et sa reproduction

 

Le sculpteur présente la réalité du corps sans rechercher, ni la beauté, ni l'harmonie, ni même une once de compassion

 

Les couleurs très réalistes accentuent l'effet de réalité et de vraisemblance

 

L’extrême simplicité de l’œuvre conduisait les visiteurs à éprouver à la fois un saisissement devant son réalisme

 

La sculpture reproduit, avec une perfection réaliste, des personnages : êtres anonymes saisis dans leur quotidien

 

Un vêtement, induit des indices de narration, évoquent un environnement, amorcent le regard de manière imperceptible afin de laisser libre cours à la fiction personnelle du spectateur.

La sculptures trouve donc facilement son « histoire Â» auprès des spectateurs : lui inventer une identité, lui supposer une histoire ou s'identifier à lui

 

Le support permet au spectateur d'avoir un point de vue distant à l'oeuvre, sans toutefois être trop éloigné et ainsi voir les détails

Ce socle créé de la distance avec les spectateurs

 

Le spectateur fait vivre l' Å“uvre et lui donne du sens lorsque qu'il se place près d'elle : sa taille accentue l'échelle sur-dimensionnée de la sculpture

 

Ron Mueck saisit l’expression de regards, la précision des gestes, dévoilant des instants d’intimité

Des scènes qui, au premier abord, semblent possibles mais sont vite rattrapées par l’étrangeté des expressions, des dimensions et de la nudité. Parfois l’on pourrait croire qu’il évoque le monde des rêves, des cauchemars ou bien celui des contes et des légendes

 

La posture du personnage paraît impossible à tenir

 

L'inquiétante étrangeté du regard du garçon confirme que c'est un portraits psychologiques et suscite donc beaucoup d'émotions

 

Analyse de fonctions

 

L'oeuvre est contemporaine et fut exposée à la Biennale de Venise en 2001

 

Ron Mueck est apparu sur la scène artistique en 1997 lors de l’exposition de sa première sculpture, Dead Dad, qui représente un homme nu, allongé les bras le long du corps. Il est mort. L’œuvre restitue les moindres détails anatomiques. Seule la taille, 102 cm, différencie la copie de l’original

 

Avec cette œuvre, Ron Mueck ouvrait une voie nouvelle dans le domaine de la sculpture. En effet il osait aborder des sujets qu’évitent la plupart des artistes contemporains, à savoir le cycle de la vie humaine, du berceau à la tombe, c’es-à-dire des deux moments où l’homme est totalement vulnérable

 

Ron Mueck montre ainsi la vie dans sa fragilité, sa vulnérabilité, à la naissance et dans la vieillesse. Les représentations de moments fondamentaux de la vie, de l’amour, de la mort sont déjà très présentes dans l’art occidental, à travers des récits bibliques ou mythologiques. Mais chez Ron Mueck, ces moments de la vie sont évoqués à travers la vie intime d’individus anonymes, saisis dans leur quotidien, celui de notre monde

 

On est face à un travail profondément humaniste. Œuvres secrètes et silencieuses, méditatives et mystérieuses, il émane de ces sculptures une spiritualité et un profond humanisme suggéré par des sujets en apparence si ordinaires

 

En vrai miroir de la société, il réussit, au travers de ses Å“uvres, à créer la relation qui peut exister entre deux êtres en piquant la curiosité du visiteur. « A quoi pense-t-il ? Â»

 

Ron Mueck neutralise tout discours, ou plutôt n’en tient qu’un seul, ce lui de l’humanité propre de ses modèles. Ils ne sont qu’humains, trop humains même. Leur regard est à peine soutenable tant il ne renvoie à rien d’autre qu’à nous même. L’inquiétante étrangeté vient de ce que notre vision, happée par le réalisme saisissant des créations de Ron Mueck finit par convaincre notre esprit que nous voyons de vrais humains, mais avec les yeux de géants ou de lilliputiens. Au final l’apparence « monstrueuse » de ses sculptures tient au fait que, finalement, l’ « autre » c’est nous

 

La sculpture hyperréaliste représente le plus souvent des êtres humains dans leurs moindres détails, jusqu’au grain de la peau. Ces sculptures représentent parfois les modèles en grandeur réelle ou de plus

petite taille, mais le plus souvent, d 'une taille bien supérieure à la réalité

 

Le sculpteur rejoint une tradition héritée d’une part de la statuaire grecque, dont les statues étaient peintes afin de conférer un semblant de vie aux oeuvres, d’autre part il se situe dans la droite lignée des sculpteurs hyperréalistes du Pop Art américain comme Duane Hanson

 

Duane HANSON - sculptures

critique de la société de consommation

 

Claes Oldenburg - La bicyclette ensevelie Parc de la Villette, Paris, 1990

 

CHUCK CLOSE – les portraits

 

Video de l'artiste au travail :

 

http://www.dailymotion.com/video/xcbsdz_ron-mueck-nov-2005-y-fev-2006_creation

 

 

bottom of page