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Olivier Culmann est Né en 1970 à Paris
 
Olivier Culmann est photographe depuis 1992 et membre du collectif Tendance Floue depuis 1996.
Le travail d’Olivier Culmann est traversé par les questions récurrentes de la liberté et du conditionnement.
Dans les années 90, il parcourt plusieurs pays pour photographier Les Mondes de l’école, un travail sur l’institution scolaire, les assujettissements et les insoumissions qui y naîtront.
Sa photographie interroge, toujours sur le fil du dérisoire et l’absurde, l’existence ou l’absence de choix. Avec Une Vie de poulet, cette démarche associe plus ouvertement encore l’humour à la narration. Il y associe deux reportages mis en regard, l’un sur une chaîne industrielle de volailles et l’autre sur les derniers appelés du contingent.
Le passage, au début des années 2000, au moyen format s’impose avec la recherche d’une distance nouvelle. Au lendemain des attentats du 11 septembre, il réalise Autour, New York 2001-2002. Cette série, produite à New York, est consacrée aux spectateurs de l’après-événement, Américains ou touristes venus scruter les ruines du World Trade Center. Les expressions fixées par le photographe fonctionnent ici en miroirs de notre propre sidération face à la catastrophe.
Puis il construit, dans plusieurs endroits du monde où il choisit d’habiter, une observation des téléspectateurs. Constat de l’état des corps et des âmes face aux échos du monde filtrés par les écrans. La série Watching TV constitue une étape dans son travail de mise en abyme du regard.
À partir de 2010, il formalise une recherche sur les modes de représentation de soi. Passionné par l’imagerie populaire et les codes de mise en scène de la photographie, il choisit notamment d’utiliser sa propre image pour explorer les fantasmes sociaux et ses propres interrogations sur l’altérité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

The Others
 
The Others est un travail sur les codes sociétaux de l’Inde et ses modes de représentation.
 
Son matériau de base est une série de portraits rendant compte des spécificités visuelles et vestimentaires définissant chaque indien. Dans une société aussi cloisonnée que celle de l’Inde, il s’agit de retranscrire la variété des éléments constituant l’identité de l’individu : religion, caste, classe sociale, profession, origine géographique…
Ces portraits se déclinent ensuite de façon protéiforme et selon les différents procédés de création iconographique pratiqués en Inde : photographie de studio de quartier, utilisation de Photoshop par les laboratoires numériques, peinture…
 
The Others propose un voyage virtuel à travers l’une des sociétés les plus compartimentées au monde et dont la production visuelle est l’une des plus prolifiques.
Par ces photographies, Olivier Culmann explore les limites de la photographie et questionne l’élaboration du statut social à travers la construction de l’image de soi.

 

Phtographies de la galerie : © Olivier Culmann / Tendance Floue

 

 

Ces portraits se déclinent en quatre phases, selon les différents procédés de création iconographique pratiqués en Inde : photographie de studio de quartier, utilisation de Photoshop par les laboratoires numériques, peinture…

Phase 1 : portraits en studio photographique
Les studios représentés dans ces photographies sont des studios de quartier issus de différentes villes d’Inde, notamment Delhi et les régions environnantes, Chennai, Pondichéry et Bombay.

 

Phase 2 : portraits avec utilisation de matériels numériques

Dans les studios photographiques de quartier, il est habituel d’avoir un choix de fonds : rideaux à motifs, photographie murale ou paysages peints à même le mur. Lorsqu’un client vient se faire photographier, il peut généralement aussi emprunter divers vêtements (veste, chemise, cravate…) mis à  sa disposition le temps de la prise de vue.

Depuis l’arrivée du digital, des fonds sont créés virtuellement sur ordinateur. Le client, dont la silhouette est préalablement détourée, peut ainsi choisir le fond (fond de studio reconstitué, paysage de montagnes suisse, Taj Mahal…) devant lequel il souhaitera figurer sur la photographie commandée.

Les photographes proposent aussi des photos de corps sans tête, généralement plaisants et bien habillés, sur lesquels il ne reste qu’à déposer la tête du client, préalablement découpée puis replacée par le photographe/retoucheur numérique. Sont également à disposition des corps sans visage (la chevelure et les oreilles restent présents sur le document vendu), des couvre-chefs (chapeaux, bérets, turbans…), des chevelures, des accessoires divers (fauteuils, canapés, bouquets de fleurs…) ou encore des cadres à motifs.

Les portraits de la phase 2 associent ces matériaux numériques aux visages des portraits réalisés initialement.

Phase 3 : recomposition et colorisation de photographies déchirées

La réfection de photographies de famille endommagées (par le temps, l’humidité, les déchirures…) est une pratique courante en Inde. Elle est notamment utilisée lors de décès pour restaurer une photographie emblématique du défunt. Celle-ci trône ensuite généralement sur le mur de la maison ou du commerce familiale. Garante de la filiation, sa portée symbolique semble plus importante que la reproduction fidèle des traits physiques de l’ancêtre.

S’appuyant sur cette pratique, Olivier Culmann a donné à différents laboratoires de retouche numérique la moitié d’une photographie déchirée. Il leur a ensuite demandé de reconstituer entièrement le visage, puis de le coloriser à leur convenance. Certains y ont ensuite ajouté un fond.

 

Phase 4 : peintures réalisées à partir de photographies

L’utilisation de la peinture est courante en Inde, notamment pour la réalisation d’enseignes de certains commerces ou, plus traditionnellement, pour la réalisation d’affiches de films.

S’appuyant sur ce savoir-faire, Olivier Culmann a donné à un peintre de Delhi des tirages photographiques - en noir et blanc - et lui a demandé de les reproduire en utilisant différents styles (notamment issus de peintures d’affiches de films). Comme pour les recompositions d’images, il l’a laissé libre dans l’interprétation des couleurs et du fond.

 

 

 

                   Catalogue de l'exposition au musée Nicéphore Nièpce
 

 

 

 

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